Alors que l'ancienne classe des oligarques syriens, incarnée par Rami Makhlouf ou encore Fares al-Shihabi, perd progressivement la main sur les affaires syriennes, de nouveaux hommes d'affaires s'immiscent au plus haut niveau, à l'image de Samer Foz, Nader Kalai, Nazir Jamal Eddine ou encore Houssam Qaterji. Ces derniers devront néanmoins compter avec le clan puissant mené par Asma al-Assad, emmené par Tarif Akhras ou Mohammed al-Dabbagh, lui-même concurrencé par la sphère de pouvoir de Maher al-Assad et ses argentiers, Mohammed Hamcho et Ghassan Ali Bilal.
Déjà, le modèle de reconstruction qui se fait jour - parfois comparé au Solidere beyrouthin des années 1990 - fait la part belle aux magnats de l'immobilier. Ceux-ci sont triés sur le volet par la présidence, soucieuse de confier ces marchés à des hommes d'affaires fidèles. L'exemple le plus éloquent de cette économie naissante est le projet Marota City, récemment exposé par le nouveau régime de sanction américain de juillet 2020, le Caesar Act. Ce chantier colossal du sud-ouest de Damas doit faire sortir de terre des dizaines d'habitations, commerces et hôtels de luxe, sous l'œil avisé du gouverneur de Damas et proche de Bachar al-Assad, Adel Anwar al-Obadi. Le Damascus Cham Holding, créé pour l'occasion par le gouvernorat de Damas, jouit ainsi de l'association des hommes d'affaires les plus en vue de la place damascène.